mercredi 20 août 2014

Déduction logique de l'expérience du chat de Schrödinger

Le chat de Schrödinger est une illustration du problème de la mesure quantique. La mécanique quantique décrit des système microscopiques - des particules subatomiques, des atomes, des molécules - à l'aide d'un formalisme mathématique appelé fonction d'onde. A partir de la fonction d'onde, on peut prévoir les probabilités d'obtenir divers résultats quand on effectue des mesures sur le système.
Dans l'expérience du chat de Schrödinger, la mécanique quantique prévoit que la moitié du temps, le chat sera mort, et l'autre moitié du temps vivant. Le problème, c'est qu'avant la mesure, la fonction d'onde ne vous dit pas ce que va être le résultat; elle vous dit seulement que chacun d'eux a une chance sur deux de se réaliser. Mais une fois que vous avez fait la mesure, une deuxième mesure sur le même système donnera toujours le même résultat; si le chat est mort la première fois que vous avez regardé, il sera toujours mort si vous regardez de nouveau.
En termes de fonction d'onde, le fait d'effectuer la mesure a - d'une certaine manière - transformé un mélange de deux ondes, représentant les deux possibilités, en une onde "pure" - qu'on appelle un état propre - qui n'en représente qu'une. C'est ce qu'on appelle la "réduction du paquet d'ondes". Dans la théorie des univers multiples, le paquet d'ondes n'est pas réduit. C'est tout l'univers qui se scinde en versions différentes, une pour chaque mesure possible. Dans un univers, le chat est mort  et un expérimentateur a constaté son décès; dans un autre univers, il est vivant et c'est bien ce que l'observateur a vu.
Nous passons tous notre vie à réduire les systèmes avec lesquels nous interagissons.
Pour réduire un paquet d'ondes il ne suffit pas d'avoir un "appareil de mesure", vous devez avoir un "observateur", un être ayant conscience de lui-même, un être humain.
Avant qu'un de nos ancêtres n'ait appris ce tour, l'univers devait être un endroit radicalement différent de celui que nous connaissons. Tout arrivait simultanément; toutes les possibilités coexistaient. Le paquet d'ondes n'était jamais réduit, il ne faisait que se complexifier de plus en plus. Cela peut sembler ridiculement anthropocentrique de penser que la vie sur cette planète a pu être à ce point différente - mais avec tant de richesse, tant de complexité dans l'univers, peut-être qu'il était inévitable que, quelque part, une créature se développe qui ébranlerait tout cela - qui annihilerait la diversité à l'origine même de son existence. Nous ne sommes pas seulement l'univers qui a "conscience de lui-même" - nous sommes l'univers qui se décime lui-même, par le simple acte d'accéder à cette conscience.
Le premier animal qui sur la Terre a possédé cette caractéristique a réduit l'univers tout entier. Peut-être que ce n'était pas sur la Terre mais il n'y a aucune raison de penser que ça n'a pas été le cas. Quelqu'un a bien du être le premier.
Par un simple coup d’œil superficiel vers le ciel nocturne cet ancêtre aura réduit considérablement les possibilités, il aura fixé la Terre et le soleil, pour commencer, les aura condensés à partir d'un mélange de tous les arrangements possibles de la matière qui auraient pu occuper le système solaire. Puis les étoiles les plus brillantes dans la limite de son acuité visuelle, réduisant à néant toutes les configurations alternatives possibles. Pensez aux constellations qui auraient pu exister; aux étoiles et aux mondes qui ont disparu pour toujours quand notre fameux ancêtre a ouvert les yeux. Cet ancêtre a transformé ce grandiose et glorieux mélange de tous les univers possibles qui auraient pu se réaliser depuis le Big Bang en la fraction minuscule de cet ensemble lui donnant une vision unique du ciel nocturne. Il a effacé tout le reste. Comme un génocide cosmologique.
Nous avons réduit toute forme de vie antérieure à la nôtre ne réduisant pas elle-même le paquet d'ondes. Ce qui signifie peut-être l'anéantissement de civilisations entières. Et nous continuons à le faire, à réduire les choses éloignées de plusieurs années-lumières, d'autres étoiles, d'autres galaxies, d'autres formes de vie. Nous réduisons les possibilités. Nous taillons dans l'univers - simplement en l'observant.
Il va bien falloir que quelqu'un nous arrête, ça serait mérité, non ?